Le choix d'une école est déterminant pour l'avenir professionnel. En effet, c'est une étape qui restreint les possibilités de métiers et secteurs d'activités accessibles en sortie. L'employabilité est également influencée, c'est à dire la facilité pour trouver un emploi en sortie d'école. Il est indispensable enfin d'évoquer la réputation d'une école, autrement dit l'image que ce font les recruteurs des élèves issus de l'école (compétences techniques et compétences sociales). Néanmoins, ces paramètres ont une importance plus ou moins grande selon le secteur d'activité : une industrie de niche pourra rechercher des étudiants sortant de certaines écoles, tandis que d'autres regarderont des classements généraux. L'objectif de cet article est ainsi de donner les principales clés pour réussir son orientation.
0. Prérequis
Avant tout, il faut évidemment que l'école soit habilitée par la commission des titres d'ingénieur à délivrer un diplôme d'ingénieur. Le coût des études est également très important, une école publique ayant des frais de scolarité bien plus faibles (de 170€ à 3 000 € par an) que les écoles privées.
I. Des spécialités plus ou moins généralistes
Selon son positionnement, chaque école propose des spécialités pour répondre aux besoins des entreprises et des étudiants. Il peut s'agit de spécialité très large, comme "Informatique et réseaux" ou plus spécifique comme "ingénieur en génie urbain". Certaines écoles obligent à choisir la spécialisation dès la première année, d'autres seulement en dernière année. Ce choix peut être libre, ou conditionné à un classement interne à la promotion : dans ce cas certains étudiants peuvent ne pas pouvoir accéder à la spécialité qui les intéressait et qui serait très demandé.
Les spécialités générales sont généralement plus appréciées des étudiants car le nom laisse penser qu'il est possible d'accéder de de très nombreux métiers. Elles s'adressent à des étudiants plus indécis sur leur orientation futur. Or, la contrepartie est d'avoir des cours non spécialisés et dans des domaines très variés. Il est parfois plus difficile de trouver un emploi car les recruteurs peuvent avoir plus de mal à identifier les compétences de l'ingénieur à son arrivée sur le marché du travail. A l'inverse, les spécialités non généralistes s'adressent à des étudiants ayant choisi leur domaine d'intérêt. Les cours sont alors plus spécifiques et pointus, ce qui améliore l'employabilité et l'expertise. Néanmoins, ces aspect sont moins importants que les expériences professionnelles durant les stages réalisés pendant la scolarité. Le choix d'une spécialité doit avant tout répondre aux intérêts de chacun.
Sur cette application, le moteur de recherche propose plusieurs critères en lien avec le contenu des spécialités : les secteurs d'activités (par exemple l’aéronautique, le naval) et les disciplines (c'est à dire les matières enseignées). Ce sont d'abord ceux-ci qui vous permettront de faire le premier tris parmi les nombreuses écoles. Par ailleurs, l'application propose en priorité une liste de spécialités plutôt qu'une liste d'école.
II. Le niveau technique d'admission
Chaque école demande des prérequis techniques, indispensable pour accéder et suivre les formations qu'elle propose. Il s'agit des matières ou notions déjà étudiées et maitrisées. Pour ce faire, elles recrutent généralement par concours, où c'est le niveau du concours et la filière de l'étudiant qui sont les critère de sélection. Mais les écoles sont de plus en plus nombreuses à proposer des places sur dossier, car les résultats des concours peuvent être en désaccord avec les résultats durant les études. Par ailleurs, le classement aux concours ne dit rien sur les compétences sociales, qui sont portant essentielles sur le marché du travail et pour bien s'intégrer durant les années d'études.
A priori, ce critère pourrait sembler être le principal, et une fois les écrits / oraux passés c'est le cas : on choisit parmi les écoles disponibles selon notre classement. Mais avant cela, tout dépend des capacités d'études et de travail de chacun. Nombreux sont en effet les élèves qui, auparavant, étaient parmi la moyenne de leur classe en première ou terminale et en travaillant efficacement pour le bac ou durant les classes préparatoires ont les meilleurs résultats. Il ne faut donc pas préjuger de ses capacités. Ainsi, si vous avez repéré une spécialité qui vous intéresse, il ne tient qu'à vous de choisir la filière la plus accessible pour rejoindre cette spécialité et de vous donner les moyens de travailler pour réussir à l'obtenir. Mais votre avis peut changer, n'oubliez pas qu'il n'y a pas d'école parfaite.
III. Le secteur géographique
Êtes-cous prêt à partir étudier plusieurs années à 800km de votre domicile ? A ne voir votre famille que cinq fois par an durant les vacances ? A découvrir un climat peut-être bien différent de celui que vous connaissez ? A noter : le climat l'hiver est souvent bien différent de celui de l'été.
Si la réponse est oui, alors ce critère ne devrait pas vous influencer et c'est très bien. Sachez qu'une ville très étudiante est plus attractive mais les loyers sont en revanche souvent bien plus élevés. Par ailleurs, les écoles sont souvent leur propre campus dans lequel vous passerez la majorité de votre temps.
A l'inverse, si vous hésitez, rappelez-vous que c'est le choix du lieu de trois années d'études et non de votre installation. D'ailleurs, la grande majorité des étudiants sont comme vous et viennent de toute la France, c'est que qui fait la richesse des rencontres. Et à la fin la pluie ou la chaleur sera bien secondaire.
IV. La réputation des écoles
Le choix d'une école se fait encore trop souvent sur le seul critère de son classement sur les sites spécialisés. Or, ces classement sont basés sur des critères subjectifs, dont l'importance pour calculer le score total est arbitraire : comment quantifier l'environnement d'études ? Quel poids donner à l'importance du nombre de doctorants par rapport aux nombre d'élèves en double diplôme ? La moyenne au bac des admis est-elle un critère vraiment important ? Ces informations sont données par les écoles elles-mêmes sans qu'il soit vraiment possible de les vérifier. Sachez que tout le monde regarde ce classement, surtout les écoles elles-mêmes (en particulier dans leur communications) mais personne n'est dupe sur le sens de ce qu'ils disent. D'ailleurs, en les comparant vous verrez que d'un site à l'autre ils se contredisent.
La réputation d'une école devrait plutôt désigner la réputation qu'ont les élèves qui en sont issus, en terme de compétences techniques et sociales (soft skills). Autrement dit, les juges de cet aspect sont les responsables des ressources humaines, qui choisissent les futurs salariés et leur salaire. Leurs critères pour sélectionner un candidat et déterminer son salaire sont biens plus vastes qu'un simple classement, mais ont peut citer les principaux :
- Quel est l'expérience du candidat ?
- Le recruteur connait-il l'école dont est issu le candidat : par exemple, y-a-t-il déjà eu des embauches d'alumnis?
- Les informations disponibles sur la spécialisation choisie correspond-t-elle aux attendus du poste ?
- Le profil du candidat est-il très demandé sur le marché du travail ?
- Quels sont les prétentions salariales ?
Or, on comprend que le classement réel est en fait propre à chaque secteur d'activité et même à chaque recruteur, qui ne consulte pas les classements disponibles en ligne. Des grilles salariales existent mais ne seront pas les mêmes selon les entreprises.
V. Le statut et salaire pour étudier
Saviez-vous qu'il est possible d'être salarié pendant ses études ? En effet, vous pouvez choisir d'être apprenti, salarié ou fonctionnaire et ainsi toucher un salaire tous les mois avec tous les avantages des salariés :
- Un apprenti étudie en alternance en entreprise et en école, et touche un salaire correspondant généralement de 60% à 100% du Smic selon la taille de l'entreprise.
- Un étudiant étudie durant l'ensemble du temps scolaire et ne touche pas de salaire pour ces études. Il peut néanmoins travailler sur son temps libre.
- Un salarié en formation continue alterne les période de formation et en entreprise, tout en touchant un salaire de son employeur et avec tous les avantages des salariés.
- Enfin un étudiant fonctionnaire est recruté sur concours, il est payé durant ses études (de 1500 à 2500€ brut selon le corps d'appartenance et l'année d'étude) et s'engage à servir l'état pendant 5 à 10 ans. Ces postes sont ouverts au seins des administrations ministérielles, sur des postes techniques et d'encadrement ou pour la gestion des grands projets.
Ces statuts ne sont pas sans contraintes, ils ne doivent pas conditionner votre chois d'école : votre employeur peut décider de vos options et choix de spécialités ou mettre fin à votre contrat si il n'est pas satisfait, ce qui peut même vous empêcher d'obtenir votre diplôme. Heureusement, ces situations sont très rares.
En définitive, pour choisir son école, la question que chacun doit se poser est : cette école propose-t-elle une formation du niveau et dans le domaine que je recherche ?
Plus une formation est spécialisée, plus le profil sera facilement identifiable par les entreprise au moment du recrutement et potentiellement attractif. Mais d'autres critères sont à prendre en compte, sur le coûts des études, la localisation et la réputation.
N'hésitez-pas à utiliser librement les données mis à disposition par l'association mon-école d'ingénieur, pour trouver les formations correspondant à votre école et vous épanouir durant vos études. Et n'oubliez pas : aucun choix ne vous engage à vie. La formation d'ingénieur vous laisse la liberté de vous réorienter et de facilement changer de secteur d'activité.